Les données ne doivent plus seulement être comprises comme un sujet juridique et commercial, mais comme un enjeu de politique internationale à part entière. La maîtrise des données fait intervenir des acteurs aux contours et aux motivations très différents : enjeu de sécurité et de souveraineté pour les États, elle est un enjeu démocratique pour les populations (données personnelles) et une source fondamentale de création de valeur pour les entreprises.

Pour l’Europe, dans un contexte de vives tensions transatlantiques, les conséquences du déplacement du centre de gravité de l’économie numérique vers la Chine sont potentiellement significatives. Pourtant, le Règlement général sur la protection des données (RGPD), adopté en mai 2018, constitue davantage une réponse d’ordre réglementaire, voire éthique, à un défi de nature géopolitique.

Cette étude se concentre sur la localisation des données comme composante essentielle, mais non exclusive, d’une politique de la donnée. Pour ce faire, elle propose une cartographie des principales mesures nationales en la matière (États-Unis, Chine, Russie, Inde et Brésil) et examine ensuite les réponses apportées par l’UE en soulignant les enjeux géopolitiques et géoéconomiques, qui devraient légitimement être pris en compte.

En d’autres termes, les données ne devraient pas seulement être comprises uniquement comme un sujet commercial et de régulation, mais comme un élément clé du positionnement numérique de ses membres.

 

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